Historique

Faits marquants de notre club

Prologue

Il fut une époque bénie où les avions pouvaient décoller et atterrir presque partout : lorsque les faucheurs de marguerites, comme on appelait les pionniers, étaient considérés comme des héros, lorsque les pilotes parcouraient les régions sous les hourras de la foule à la conquête des prix que mettaient en jeu les entreprises et les communes. Les premiers aviateurs n’ont pas attendu l’aéro-club du Val-de-Travers pour poser leurs machines volantes dans les champs de la vallée. Ainsi, les Vallonniers sont venus nombreux admirer le grand Taddéoli et son Morane près de Couvet en octobre 1912. Propos prémonitoires du pilote dans les colonnes du Courrier du Vallon de l’époque : « Le terrain est un peu tendre ce qui m’empêche de prendre de la vitesse. Mais ça va tout de même et je vais repartir dans un moment ». Soulagement parmi le public qui a déboursé 25 centimes pour assister à la démonstration.

Plus tard, le Verrisan Louis Martin va être le premier Vallonier à être atteint du virus de l’aviation. Il va passer son brevet à Paris puis achète un Potez 36 qu’il va faire décoller depuis son terrain privé aux Verrières. Louis Martin perdra la vie dans un accident d’avion à Môtiers en juillet 1936. La stèle érigée à sa mémoire est toujours visible près du Stand de tir.

Tout commence par un apéritif

L’histoire retient le Casino de Fleurier comme le lieu où tout a débuté. Lors d’un apéro au printemps 1960, l’entrepreneur verrisan Jean Kobel et son fils Jean-Pierre lancent l’idée d’un aéro-club avec le patron du bistrot Vital Bourquin. Ce dernier et les Kobel ont alors déjà obtenu leurs licences de pilotes en France et aux Eplatures. Ils transmettent leur virus de l’aviation à quelques Valloniers. L’Aéro-club du Val-de-Travers (ACVT) est officiellement fondé lors d’une assemblée générale au cercle démocratique de Fleurier le vendredi 3 mai 1961.

Le club est là avec ses buts et ses statuts. Mais pas de piste, pas de hangar, pas d’avion. Les défis ne manquent pas pour les vingt-trois premiers membres. Grâce à la bonne volonté de la commune de Môtiers, le club reçoit le droit de sous-louer les champs qui se trouvent au lieu-dit Le Marais, l’emplacement actuel de l’aérodrome. Il s’en suit un long processus d’homologation. Vingt-huit arbres sont coupés un peu rapidement. Un hangar est construit. Les champs du Marais ressemblent de plus en plus à un terrain d’aviation.

Un premier avion est commandé en France. Il s’agit d’un Morane Rallye capable de décoller sur la courte piste du Val-de-Travers. En attendant sa sortie d’usine, le club acquiert un Jodel biplace d’occasion qui deviendra le premier avion école du club. C’est le 13 septembre 1961 que l’avion de l’ACVT atterrira pour la première fois à Môtiers.
Trois semaines plus tard, la population et les autorités assistent à l’inauguration des installations. Une foule des grands jours assiste fascinée aux démonstrations. Un appareil d’acrobatie piloté par Paul Margot, une figure de l’aviation de l’époque, fait grande impression. Le Président de commune pourra faire un vol dans l’hélicoptère de l’Office fédéral de l’air. Fin 1961 le club compte une quarantaine de membres et cinq élèves. Le prix de l’heure de vol sur le Jodel est alors de 60 francs.

Le premier meeting à Môtiers est organisé en 1962 déjà. Il connaît un vif succès. Le Morane Rallye est enfin livré et mis en service. En 1963, un troisième avion est acheté. Il s’agit d’un Piper J3 qui devient l’avion école de l’ACVT. En 1966, le Morane est vendu et remplacé par son grand frère plus puissant. C’est à cette période que la buvette est terminée. Elle est encore aujourd’hui le lieu de rencontre des pilotes après leur vol. En 1969 le club se retrouve les pieds dans l’eau à cause du comblement d’un ancien méandre de l’Areuse juste derrière les hangars. L’écoulement des eaux ne se fait plus et la piste est régulièrement inondée, suscitant les moqueries des clubs voisins. Plutôt que d’acheter un hydravion, le club procède à un important drainage du terrain.

Vitesse de croisière

1971 est une date importante. Le club devient propriétaire de son propre terrain d’aviation, ce qui est rarissime en Suisse. Un avion quadriplace suisse Pelican U4M remplace le Morane. Un avion parfait pour la courte piste de Môtiers. En 1977, le Jodel rate son décollage et est partiellement détruit, laissant heureusement son pilote indemne. Le Piper J3 finit sa course contre un hangar à la suite d’une mise en marche hasardeuse. Il est lui aussi détruit et remplacé par un Piper Cub. L’année suivante l’ACVT se sépare du Pelican remplacé par un Morane. 1979 est une année tragique pour le Club. Le Morane s’écrase dans la Vallée des Ponts-de-Martel, tuant son pilote et ses deux passagers. La mauvaise météo est en cause. Deux nouveaux Morane viennent alors compléter la flotte décimée de l’ACVT.

Les années looping

En 1981, le club offre pour ses 20 ans un meeting à la population du Val-de-Travers. Ça tournoie dans le ciel du Vallon. Môtiers accueille à plusieurs reprises les championnats suisses de voltige aérienne. En 1986, le club organise un meeting exceptionnel avec la participation de la Patrouille Suisse et ses Hunters, de patrouilles civiles, d’un Saab 340 de Crossair et de nombreux autres avions dont des appareils anciens.

Les années 90

Dès le début des années 90, les Morane quittent définitivement le Val-de-Travers. Ils sont remplacés par un Cessna 150, affecté à la formation des pilotes et d’un avion de voyage Piper Dakota. Cet avion a depuis subi un important lifting de son tableau de bord et fait encore aujourd’hui la joie des pilotes du club. Le début des années 90 est synonyme de temps fastes pour l’aviation. Le club enregistre à ce moment-là son record d’activité. Ce niveau ne sera plus jamais atteint. En 1996, le Club acquiert un Piper Super Cub. Plusieurs championnats suisses sont encore organisés sur la piste de Môtiers. Le Val-de-Travers devient une région très appréciée des as de la voltige.

Drainage de la piste

Les années 2000 sont des années stables avec l’entretien régulier des hangars et un nouveau drainage de la piste.

Un demi-siècle

C’est en 2010 que le Club achète un avion de toute dernière génération. Construit en matériaux composites, le Flight Design CTLS offre des performances remarquables avec un impact faible sur l’environnement. Beaucoup moins bruyant, il consomme aussi deux fois moins de carburant qu’un avion classique.
En 2011, le club organise un meeting grandiose pour la région afin de fêter son demi-siècle d’existence. Démonstrations époustouflantes d’un FA 18 et d’un Super Puma de l’armée, Patrouille Suisse sur Tiger F5, avions de voltige, patrouilles acrobatiques, avions historiques, le nombreux public est conquis, la fête est un grand succès populaire. En 2012, le Club fait l’acquisition d’un nouveau Piper Super Cub pouvant être équipé de skis en hiver, en remplacement du modèle acheté en 1996, endommagé à la suite d’un mauvais atterrissage. Afin de dynamiser notre école de vol, cette machine est remplacée en 2015 par un Tecnam P2002. Equipé comme le Flight Design CTLS d’un moteur de nouvelle génération, peu gourmand en carburant et particulièrement silencieux, il est actuellement l’avion d’écolage de base du Club.